dimanche 2 décembre 2012

La solution miracle… Enfin presque !

Mon état actuel, mélange d’impatience et de frustration, me fait divaguer, la schizophrénie s’empare de moi… Ce n'est pas la sortie avortée de ce matin qui arrangera mon cas ! Place à l'exutoire :

Fasciite, mon amour :

Que faire pour couper les ponts ? Elle qui m’accompagne jour et nuit depuis maintenant 2 mois et demi.
 Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’entre nous, la relation est fusionnelle ! Nos chemins s’étaient déjà croisés, il y a quelques années de cela, j’étais alors étudiant et avait émigré pour quelques temps en Picardie. Je me souviens encore de notre première rencontre, dès le premier contact ce fut intense entre nous. Tout commença au cours d’une ballade en une belle fin d’après-midi. Je me rappelle que plus les kilomètres avancés plus nous nous rapprochions. D’abord distante, elle prit bientôt mon allure pour enfin finir à mes côtés.
Je ne compris pas tout de suite ce qui m’arrivait, mais je saisis rapidement que l’électricité ressentie devait probablement s’apparenter à un coup de foudre ! C’était probablement ça, un mélange de plaisir et de douleur…
Trop chamboulé par ces nouvelles sensations, je préférai dans un premier temps prendre mes distances. Une semaine ou deux afin d’appréhender plus sereinement ces nouveaux sentiments. Mais rien n’y fit, dès que je repris la route, elle fit de même… Des impressions toujours identiques. A chacune de nos rencontres, cette même tension, cette même douleur, mais toujours avec ce soupçon de plaisir qui fait qu’on y retourne. Quelle étrangeté ?! Pendant près d’un an, nous nous donnions rendez-vous plus ou moins régulièrement. Chacune de nos rencontres nous donnant l’assurance que ce n’était pas là la fin de l’histoire.
Malgré tout, le temps parvînt après des biens des difficultés à perpétrer son œuvre. Nos rencontres de plus en plus espacées, les marabouts sur diplômés, eurent raison de nous. Nous nous perdîmes, finalement, de vue au beau milieu de la forêt de la Neuville en Hez, l’un remontant dans son Pas de Calais natal, l’autre se perdant dans ses sentiments trop possessifs.
 Cette histoire était depuis enfouie au plus profond de moi, persuadé que tout cela était bel et bien terminé. Pourtant, malgré l’éloignement, sa volonté de ne pas tirer un trait eu raison de la mienne de tout oublier. C’est ainsi, qu’après quatre années, à force d’acharnement, elle retrouve finalement ma trace. Trop occupé à savourer cette liberté qui me semble désormais acquise, je ne la reconnais pas… Son approche, désormais, bien plus discrète ne lève en moi aucun voile de soupçon. Il lui faut, cette fois-ci, plusieurs rencontres pour renouveler son emprise et, pour moi, de temps pour lâcher prise.

Tout recommence, à une différence près : l’étudiant sans but précis n’est plus et les projets sont désormais plus aboutis. Alors, il faudra composer avec elle. Chronophage, égocentrique, possessive ; comment lui faire comprendre qu’elle n’est plus seule dans ma vie et qu’aujourd’hui, j’ai appris à composer sans elle… Comment lui dire ?
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Les méthodes du professeur Nico :

Cette fasciite plantaire qu’est ce qu’elle est possessive ! Deux mois et demi maintenant que je me bats contre : de la glace, des massages, des étirements, des balles de tennis (merci Vincent) rien n’y a fait. Elle restait là bien au chaud.
Enfin, ça c’était avant. Avant quoi ? Que j’ai l’idée du siècle ! Ils me font bien rire ce qui, pendant des années, étudie le corps humain et son fonctionnement. 5 ans, 7 ans d’études, et au final aucun n’a jusque là était en mesure de soigner instantanément ce mal qui est pourtant suffisamment répandu pour mériter que l’on s’y penche.
Alors en ce dimanche matin froid et ensoleillé, j’ai trouvé LA solution. Pour cela, pas besoin de grand-chose, juste un patient un peu tête en l’air avec une cheville droite un peu flasque et le tour est joué !
EH OUI, une bonne petite entorse de la cheville droite fait illico disparaître toute douleur plantaire sous le pied gauche ! C’est M.A.G.I.Q.U.E. ! Si, si, je vous assure le résultat est instantané, je ne saurai trop que vous le conseiller.

Comme dirait le président du Team RRM, futur numéro un de la région NPDC : « La douleur n’est qu’une information !». Alors, oui je « plussoie »! Et je peux rajouter qu’il y a même une hiérarchisation de cette information !
Mon test grandeur nature de ce matin a permis de le valider. Je m’explique :
 1/ Début de sortie, le corps encore endormi subit le froid ! Cette sensation désagréable prend le dessus sur tout (1er : froid, 2e : envie de « pisser », 3e : fasciite) ;
2/ Après plusieurs montées descentes techniques, les cuisses en feu prennent l’ascendant sur la sensation de froid désormais atténuée (1er : cuisses en feu, 2e : froid, 3e : fasciite, 4e : envie de « pisser ») ; 
3/ A la faveur des descentes, les cuisses se reposent et la fasciite jusque là mal réveillée prend discrètement sa place tout en haut de la hiérarchie (1er : fasciite, 2e : cuisses en feu, 3e : froid, 4e : envie de « pisser ») ;
4/ Vient ici le point ultime de notre étude : une bonne petite ornière durcie par le froid fera très bien son office >>> résultat = torsion de la cheville, plongeon dans la boue et …. Miracle !! Plus de fasciite !  Le classement est désormais le suivant : 1er : entorse de la cheville, 2e : froid (après la chute dans la boue), 3e : envie de « pisser » (à cause du froid…), 4e : fasciite, 5e : cuisses en feu) ;
5/ Pour être certain du résultat, vous pouvez  tout à fait tenter une seconde fois l’expérience. Je me permets une nouvelle fois de le confirmer : la hiérarchie reste identique, et la suprématie de l’entorse devient, cette fois-ci, impossible à remettre en cause…


En leur temps, les génies passent souvent pour des illuminés, ce n’est qu’après leur mort que leur talent est reconnu et leur méthode appliquée… Alors, je ne m’offusquerai pas aujourd’hui d’un manque de reconnaissance, car je sais très bien que mes descendants pourront vivre aisément du fruit de mes recherches ! Ne reste plus qu’à trouver un nom…

Un peu de sérieux :

Enfin, plus sérieusement, cette sortie dominicale avait un but double :
-         Tester la fasciite en mode randonnée « très » active, en vue du projet d’effectuer le parcours de C.Barbier de 43 km dans les Monts des Flandres avant la fin de cette année ;
-         Tester le dernier cadeau de Madame un appareil photo Canon SX 320 qui m’accompagnera désormais dans chacune de mes escapades. Le résultat un peu tronqué, est étalé tout au long de ce « délire » et ici aussi…


Ce deuxième semestre 2012 est un véritable enfer sportif. On peut du coup déjà oublier de tenter des performances sur le premier de 2013 ! Toujours est-il qu’avec une première entorse j’avais réussi à boucler 62 km aux 6 heures de l’écho. Alors, il n’y a pas de raison de s’en faire pour les 43 des Monts des Flandres…

dimanche 11 novembre 2012

Couleurs d'automne...


Il y a quelques temps de cela, j'avais publié le résultat d'une tentative d'"optimisation" du secteur du Mont de la Comté et de ses alentours. Le résultat était, pour moi, plutôt concluant avec malgré tout quelques portions (notamment au sud) un peu trop roulantes. Mais il m'était alors impossible d'y ajouter des photos personnelles afin de rendre le projet plus vendeur.

Ce manque est désormais comblé puisque j'ai profité d'une après-midi un peu moins maussade que les autres pour tenter de tirer les meilleurs clichés de ce secteur qui me tient à coeur. Alors re-voici l'article précédement publié mis à jour.

Le tracé openrunner a été réalisé à la main et non pas extrait d'un gps. Les portions empruntant des chemins non cartographiées peuvent ne pas être d'une extrême précision...




Première portion :

Le départ sur les hauteurs d'Houdain, au pied de l'église, on bénéficie d'un joli point de vue sur la campagne environnante, théâtre de la suite de l'escapade... (photo prise au retour, à la nuit tombante).
Après avoir sinué brièvement dans un petit bois, il est temps de plonger vers le bas de la commune en empruntant une étroite sente parsemée de rondins de bois. 
S'en suit plusieurs ruelles et passages pittoresques le long de la Brette permettent de gagner rapidement la Chaussée Brunehaut.




Ici commence la première "gentille" grimpette, sur un chemin d'abord large puis se resserrant progressivement au milieu de bosquets.

Une fois en haut, on bénéficie d'un joli point de vue sur les collines d'Artois... 






Mais, il est déjà temps de redescendre par une belle descente roulante vers Beugin. La commune lovée sur les bords de la Lawe possède, outre plusieurs sentiers très plaisants, deux lieux qui méritent largement que l'on s'y attarde : 





- Son Lac, véritable paradis pour les pêcheurs du coin avec ses eaux claires et profondes. La falaise surplombant l'endroit et les nombreux arbres encerclant les flots donnent à l'ensemble des faux airs de Vosges... Malheureusement, mon unique tentative d'en faire le tour complet a dû être abandonnée tant la végétation est abondante actuellement.

 - Le sentier de la Lawe aménagé au coeur des bois Louis et d'Epenin. Les lieux dont la gestion a été confiée à Eden 62 autorise un grand dépaysement comme le souligne l'article ci-joint. Il est juste nécessaire d'y être vigilant en cas de pluie... La chute pourrait être douloureuse !


Une fois sorti de ce sentier, on récupère le chemin du tortillard (ancienne voie de chemin de fer) qui va nous mener jusqu'au village de La Comté.
  
Seconde portion :

Sur cette commune, là aussi de nombreux petits chemins permettent de sillonner le village en évitant de trop longues portions de macadam. C'est là que j'ai réalisé ma dernière découverte, qui me semble être un nouveau très bon point pour ce parcours :


En croisant une nouvelle fois le chemin de la Lawe derrière le terrain de football, on aboutit un peu par hasard en surplomb de la fameuse cascade du village. Là, selon la saison, la probabilité est forte qu'il soit nécessaire de se mouiller les pieds dans ce magnifique passage à gué... 




Une fois la baignade terminée, il est grand temps de reprendre la route, puisqu'à cet instant seuls 12 kilomètres sont parcourus. Direction, donc, le Mont de La Comté et ses 189 mètres pour la première vraie grimpette où l'on prend 100 D+ en environ 1 kilomètre ! La montée débute sur macadam mais se termine au milieu des arbres sur un terrain crayeux extrêmement glissant en cas de pluie (impossible à terminer en courant dans ces conditions...).




Après une transition roulante, on plonge vers le village de Magnicourt en longeant la départementale sur des chemins herbeux très agréables, la vue sur le mont d'Anzin à notre droite rappelle facilement un autre secteur : celui de l'Aa et ses coteaux...
Vient ensuite un nouveau petit détour sur les bords de la Lawe permettant d'attaquer de face une très belle côte, courte mais présentant des pourcentages qui font violement monter le cardio ! Une fois, le plus dur passé, le terrain continue de s'élever en douceur pendant un kilomètre.

Une fois en haut, on redescend aussi vite par un chemin étroit au milieu des pâtures le long du Bois Madame. Ici, il ne vaut mieux pas se laisser griser par la pente, les ornières cachées dans les herbes pouvant transformer la suite de la sortie en enfer !

 Troisième portion :

A partir de ce 22e kilomètre, les chemins deviennent plus roulants et nous mènent, après une belle descente en sous-bois, jusqu'à Rocourt en l'Eau, lieu d'où la Lawe prend sa source.
Pas le temps de s'y attarder puisque le parcours continue de sinuer jusqu'au village de Bajus. Après avoir remonté la rue principale, on tombe à nouveau sur l'ancienne voie de chemin de fer reliant Saint Pol à Bruay la buissière et empruntons le chemin du Prêles à la hauteur de l'historique gare du village. 2 kilomètres plutôt roulant sous une magnifique arche végétale, avant de bifurquer sur la gauche au niveau du chemin emprunté à l'aller...

On récupère ensuite les hauts de Beugin. L'arrivée à hauteur de la piste d'aéromodélisme offre une nouvelle fois un magnifique point de vue sur les collines d'Artois d'un côté et sur le bassin minier de l'autre. Ce panorama est tout juste entrecoupé par l'arbre "rond", énorme érable champêtre déclaré arbre remarquable depuis 2011.

 Il est finalement temps de redescendre vers Houdain en rattrapant une dernière fois l'ancienne voie de chemin de fer et en traversant pour de bon la Lawe...



En réalisant ce parcours, j'ai tenté d'optimiser au maximum les portions "non privées" du secteur. Je suis bien conscient que, malgré tout, des trésors m'ont fort probablement échappé.

Alors, n'hésitez pas à m'indiquer les modifications qui vous sembleraient bénéfiques !

Toutes les photos sont sur picasa !



lundi 15 octobre 2012

Neuf... et après ?

Depuis neuf ans, même pour les plus "ignorants" d'entre-nous, le rallye n'occupait plus uniquement la rubrique faits- divers ! Plus besoin, d'un accident dramatique pour avoir les faveurs du vingt-heure.

Le responsable ce de miracle a marqué à jamais une discipline qui jusque là n'avait subit aucune hégémonie de cette ampleur. Sa médiatisation est telle qu'il est désormais devenu l'un des soi-disant sportifs préférés des français alors que sa discipline présente les résultats exactement inverse dans les sondages d'opinion en étant l'une des plus décriée ! La télé fait des malheurs...

Fin septembre, à peine une semaine avant sa manche du championnat du monde et de son probable 9e titre, ce champion jusque là si peu friand du jeu médiatique, cède face aux sirènes du "buzz" et annonce sa pré retraite.

En ce premier week-end d'octobre, place donc à un jubilé plus proche de la tournée d'adieu d'une rock-star que d'un réel challenge sportif !



Départ jeudi 4 octobre à 20h30 pour 6h de route jusqu'au coeur de la vallée de Munster, théâtre de la première étape. Après avoir franchi le col du Bonhomme, la traversée partielle de la 3e ES annonce déjà la couleur : les routes sont "normalement" déjà interdites à la circulation depuis la veille au soir... La descente du col de Wettstein est impressionnante : de part et d'autres des dizaines de camping-cars stationnés dans les prés, des buvettes déjà à l'oeuvre, des feux de bois dans tous les coins. Les places sont chères !

L'arrivée sur la première ES est identique : des véhicules stationnés partout où cela est possible. Des gendarmes débà bien zélés qui arpentent les bois, tentant de dissuader au maximum les campings sauvages. Après une partie de cache-cache, nous parvenons sur les coups de 3 heures à nous poser au milieu des bois pour quelques heures de repos bien mérités.

6h30. Un réveil plus tôt que prévu, la faute aux ouvreurs et à leurs échappements peut-être un peu trop libre...

9h23. Après un peu de randonnée sur les GR, nous parvenons à l'endroit souhaité pour ce premier passage. Le constat est navrant, les spectateurs ne semblent pas les bienvenus hormis dans les zones largement quadrillées par les forces de l'ordre... J'ai l'impression de venir assister à un PSG-OM ?! Cloîtrés dans quelques mètres carrés, nous sommes contraints de tailler (un peu en avance) les arbres nous cachant la vue !
Malgré cela, le maître et ses élèves passent les uns après les autres dans de belles dérives, ça doit être ça que l'on appelle la classe mondiale...


13h56. Deuxième tour. Changement de lieux avec un environnement toujours aussi bouché mais cette fois-ci uniquement par la physionomie de l'épingle ou nous nous trouvons. 50 mètres pas plus, pendant lesquels tous ces artistes vont nous donner une magnifique leçon de pilotage. Il n'y a clairement que les épreuves de ce niveau qui offrent une quantité aussi pléthorique d'artistes du volant et de virtuoses du frein à main. Tous enroulent ces 180° degrés de manière magistrale avec toutes fois des mentions spéciales à Al-Attiyah et Nobré qui sacrifie l'efficacité à la glisse... Pensée également à Arzeno pour son passage tout en puissance qui ne connaîtra malheureusement pas un sort comparable quelques minutes plus tard !

Une fois retourné à la voiture, nous patientons près d'une heure avant de tenter de réemprunter la route. Mauvaise idée puisque nous subissons une nouvelle fois (et pas pour la dernière) l'immense bêtise d'une organisation qui ne semble plus taillée pour un évènement sportif mais plus pour le déplacement d'un chef d'état ! J'ai de plus en plus l'impression d'être un terroriste...

Le retour sur la plaine d'Alsace est un véritable périple, d'énormes bouchons pour regagner les vignobles du Klevener pour une nuit dans la famille bien plus reposante...


Samedi 8h38. Au beau milieu du massif des grands crus, l'heure n'est pas aux vendanges. Pourtant, avec la foule déjà présente en cet horaire matinal, le travail aurait pu être rapidement achevé... C'est donc peut-être par compassion pour les exploitants au chômage technique, que l'ancien champion du monde Petter Solberg prête main forte, à sa manière, aux locaux.

Le premier vrai piège de cette ES pourtant bien visible s'est refermé sur lui. Un freinage en aveugle un peu trop tardif et le résultat de cet excès d'optimisme fait dès 13h la une de tous nos journaux nationaux, au grand dam de l'octuple champion du monde se faisant voler la vedette.

Clairement, une Ford Fiesta ne semble tout de même pas l'engin le plus pratique pour la récolte, puisque les grappes sont coupées un peu trop "à la base"... Ne parlons même pas de sa participation au travail d'ERDF un peu trop radicale !

Toujours est-il que malgré une bonne quinzaine d'années passées à arpenter les rallyes de France et d'outre-quiévrain, je n'avais jamais assisté à une telle scène... Je suis, toujours à aujourd'hui, partagé entre considérer P.Solberg comme complètement inconscient après qu'il ait foncé à travers les vignes sans aucune visibilité (le drame fût tout proche) et respecter cette mentalité de gagneur (malgré une carrière qui est désormais largement derrière lui) l'ayant poussé à demeurer pied au plancher !

Une fois l'ES terminée, nous prenons la route en direction d'Heiligenstein en prenant soin de faire d'énormes détours afin d'éviter les bouchons interminables des grands axes.

11h45. Sur place, nous constatons rapidement une foule bien plus importante qu'ailleurs... La proximité de Barr, Obernai et de l'agglomération strabourgeoise n'y est sans doute pas étrangère... Le matraquage médiatique que subit la région depuis plusieurs semaines va connaître ici son revers... L'affluence trop nombreuses de spectateurs pas toujours disciplinés entraîne l'annulation pure et simple du premier tour dans ce secteur chronométré.

C'est ce que l'on appelle le retour du bâton ! En cherchant par tous les moyens à rendre cette discipline accessible à tous, l'organisation se prend les pieds dans le tapis... La centaine de force de l'ordre présente sur les 10 kilomètres n'a pas été en mesure de gérer ce raz de marée et le vignoble a débordé !

14h38. Direction les hauteurs de Blienschwiller. Comme nous, beaucoup de déçu du Klevener se sont rabattus sur cette épreuve alors ça coince plus que de raison. Comme nous, les hommes en bleu de faction s'agacent et le ton monte. Nous, excédés par toutes ces routes et stationnement interdits qui nous contraignent d'être parqués comme des moutons, eux par les quelques brebis galeuses que compte ce troupeau...


Au moins 6 ou 7 rangés de spectateurs avant de pouvoir apercevoir la route, c'est du jamais vu pour nous. Les escabeaux que je promène constamment n'ont jamais été aussi utiles. D'ailleurs, l'affluence est telle que nombreux sont ceux qui échangent leur sourire narquois du début pour des regards envieux envers ceux qui, arrivés les derniers, bénéficient des meilleurs points de vue !


Malgré tout cela, c'est lorsque les artistes rentrent en scène que l'on relativise enfin les contraintes... Les bruits, les odeurs... en même temps que l'on se crée de nouveaux souvenirs, on se remémore du meilleur des existants.
C'est pour cela que l'on reste ici, en haut d'un escabeau, au bord d'une route cabossée à l'affût de passages d'anthologie qui resterons gravés.

Pas le temps, de rêvasser plus longtemps puisque afin d'éviter le gros des bouchons, nous prenons un peu d'avance sur le rush afin de rejoindre pour la seconde fois la spéciale de Klevener.


17h45. Force est de constater qu'en 6 heures les rangs se sont largement clairsemés... Avec une telle désertion, une nouvelle annulation est inenvisageable. En revanche, beaucoup semblent avoir noyé leur ennui dans la boisson.


Une nouvelle fois notre matériel fait fureur auprès des autochtones impatients de voir passer "leur" champion. Justement, l'hélicoptère qui le suit en rase-mottes apparaît. Comme à chacun de ses passages, impossible de discerner le bruit de la DS3 du rotor. La fluidité de ses passages donne rarement l'impression qu'il est le plus rapide, pourtant, le chronomètre ne peut pas mentir durant neuf ans... Pendant que tous ces adversaires frôlent ou dépassent leurs limites, lui poursuit sa route sans coups férir. Même les quelques gouttes annonciatrices du déluge du lendemain de l'intimiderons pas...

Après un passage arrosé par la fête des vendanges de Barr et une dernière nuit dans la famille permettant de digérer les excellentes tartes flambées, il est grand temps d'entamer la route du retour. Bien évidemment, ce retour passe inévitablement par la région d'Haguenau théâtre de la dernière journée du rallye. Direction donc le départ de l'ES de Bischwiller. Les trombes d'eau qui s'abattent sur la région ont eu raison de la plupart des néophytes. Pourtant, cette journée présente un enjeu capital pour la région et son pilote puisque le 9e (et probablement dernier) titre mondial pourrait être acquis ici, dans son jardin.



Alors même devant les sollicitations de ses fans, le roi doit demeurer dans sa bulle. Les conditions dantesques obligent à la plus grande prudence, tant les routes ont été transformées en d'immense piège, où chaque virage présente une adhérence différente selon la quantité de boue accumulée. Même avec la marge de sécurité qu'il possède (une trentaine de seconde sur Latvala), partir à la faute est un jeu d'enfant. Ses poursuivants plus détendus, car simplement à l'affût d'une erreur du maître, se prêtent plus volontiers aux sollicitations.

Imperceptiblement, la pression monte. France Bleue Alsace fait doucement mais sûrement monter la sauce qui doit atteindre son paroxysme sur les coups de 15h15 sur le parvis de la mairie d'Haguenau puis vers 17h au Zénith de Strasbourg.


De notre côté, nous nous éloignons plus encore de cette agitation en nous rendant plus au Nord sur les coteaux du Vignoble de Cleebourg pour l'antépénultième spéciale, faisant également office de Power Stage. Sur place, le tableau est surréaliste : les parkings (payants) ont été tracés dans d'immenses champs de maïs fraîchement coupés. Les pluies de la matinée ont transformé les lieux en patinoire, sauf qu'ici la boue a remplacé la glace et qu'aucun automobiliste n'est chaussé pour l'occasion... Payer 2 euros pour s'embourber c'est un peu cher ?! On trouve tout de même un moyen de ne pas rester prisonnier en laissant les roues motrices sur un terrain praticable.


Cette mésaventure annonce, en tout cas, la couleur pour ce qui attend les pilotes : le macadam a quasiment disparu, la boue l'a remplacé ! Même un Touquet ne se courre pas dans des conditions aussi dantesques. Alors, sur cette équerre, il y aura deux écoles : les prudents qui ne cherchent désormais plus qu'à rallier l'arrivée et les énervés qui tentent de glaner les points de la Power Stage. Le désormais futur champion se range dans les rangs de la première école quand d'autres comme Tanak, Latvala ou Ogier jettent leurs dernières forces dans la bataille.

Même en assurant au maximum, ces adversaires ne parviennent pas à le distancer. Un freinage bien avant tous les autres, un passage beaucoup trop propre est pourtant seules quelques secondes de retard au point stop ?! Il y a décidément un niveau d'écart entre le désormais nonuple champion du monde et ses suivants...


On peut désormais reprendre tranquillement la route, une oreille tout de même pendue à la radio. Mais aucune surprise n'interviendra... Le 9e est acquis ! Et maintenant ?

photos : Aude-Marie

dimanche 30 septembre 2012

Tout in haut de ch'terril !

Samedi 29 septembre 14h30, un horaire inhabituel mais finalement pas désagréable pour cette 3e édition du Trail des îles... Avec un nom comme ça, on s'attend inévitablement à courir dans le sable mou entourés de décors paradisiaques, le tout dans une chaleur moite et un soleil de plomb !

Bon, mais force est de constater que quand le trajet de la maison au lieu de la course se fait en moins de 30 minutes, la probabilité de se retrouver dans cet environnement est plutôt mince... Alors, une fois arrivés à Hénin-Beaumont notre dernier espoir réside dans les bus qui doivent nous transporter jusqu'au lieu de départ !

Après à peine 10 minutes de route, on s'arrête sur la commune de Rouvroy et nous sommes gentiment priés de descendre ?! De moins en moins d'espoirs de dépaysement...

Notre sort est définitivement scellé lorsque l'organisation nous présente au loin, le théâtre des premières festivités : à savoir le second terril au programme et ses 94 mètres d'altitude. Au revoir, donc sable et cocotiers, bonjour schiste et ronces ! Dommage, mais de toutes façons, on est quand même venus là pour courir !

Avant de prendre le départ, une grande émotion : avec un très bel hommage rendu par le club de Bully à Jérémie récemment disparu... Chacun portant, de plus, un t-shirt à son effigie tout au long de la course...


Après ce moment dur de reprendre ses esprits, mais il est grand temps de prendre la route. A peine le coup pistolet retenti que notre groupe de trois est déjà disloqué ! Guillaume et Eddy, pourtant pas plus échauffés que moi, ont déjà disparu... Bon bah y a plus qu'à faire du tourisme alors ! J'enchaîne donc les poses photos et, du coup, je me retrouve rapidement piégé au coeur du peloton. Impossible de dépasser sans risquer l'entorse ou de rester emprisonné parmi les nombreux épineux nous encerclant. Alors on patiente, tout en se disant que le retard pris sera difficile à rattraper.



Pour ne rien arranger, à peine 3 kilomètres parcourus que mon pied gauche se rappelle à mes mauvais souvenirs. La tendinite contractée une semaine et demi plutôt, après un changement de chaussures très très mal géré, se réveille brutalement. Il reste plus de 17 kilomètres à couvrir avec cette douleur très présente sur les terrains roulants mais bien plus gérable quand le terrain devient accidenté...

Malgré tout, après 5 kilomètres, je reviens sur Eddy qui m'avoue être parti un peu vite. On en profite pour tenter quelques photos pendant l'effort, mais l'option "sous-bois" n'était pas la meilleure pour la luminosité ! Après avoir slalomé entre les arbres encore un petit kilomètre, on atteint le pied de la première vraie difficulté.

Impossible de tenter le moindre dépassement... Alors ça bouchonne sérieusement. Multiplier les pauses photos me permet de patienter et d'apercevoir pour la première fois, mon frère un peu plus haut dans la pente. Sur cette ascension je fais le yo-yo avec les coureurs m'entourant au risque d'en agacer certains.



 Arrivés au sommet, à peine le temps de profiter du paysage que l'on replonge (oui, oui c'est le bon terme) vers les prochaines difficultés. Le terrain est ici hyper piégeux mais suffisamment meuble pour se laisser aller. Il serait suicidaire de tenter de dépasser dans ces conditions alors on suit le mouvement...

Ayant vraiment l'impression d'accumuler le retard je commence à m'agacer.

Mais c'est sans compter sur ce qui vient : une longue montée en file indienne dans une sente encaissée. Le rythme n'est même plus à la marche, les pulsations redescendent jusqu'à un niveau proche du footing... Le terrain n'est certes pas évident mais je me demande si certains n'en profitent pas pour s'arrêter et refaire leurs lacets ?!

Une fois le sommet atteint, ne voulant pas revivre une prochaine montée dans les mêmes conditions, je dépasse au plus vite tout le groupe qui me précédait et en rattrape un autre plus petit.

Une nouvelle très belle descente. Une fois en bas, j'aperçois à nouveau "Gus" sur ma droite entrain d'attaquer la difficulté suivante. L'écart ne semble finalement pas tant avoir augmenté malgré le temps perdu. Mais, alors que je pensai que nous allions prendre également sur la droite, mes prédécesseurs prenent à gauche ?! Dans le doute, je prends l'option "mouton" est continue de suivre mes éclaireurs ! Après une centaine de mètre, le verdict tombe : nous tombons sur un signaleur qui nous indique que nous n'avons rien à faire là !! P... Demi-tour et nous récupérons finalement le bon tracé en même temps que le groupe que je venais de m'efforcer à dépasser. Re P... Avec ces 200 mètres bonus tout est à refaire dans cette nouvelle grimpette !
Après une portion plane au sommet de ce terril, nous filons vers le ravitaillement. Le buffet est copieux ! Que ça soit à manger ou à boire, il y a de tout et en quantité ! On aurait bien envie de s'attarder mais le temps est venu de reprendre la route pour la portion la moins passionnante sportivement puisque très plate et très roulante. L'intérêt est ailleurs, puisque ce passage a pour but de nous faire découvrir l'impressionnante réhabilitation entreprise suite à la fermeture des cockeries. (Par curiosité, j'ai recherché des photos du cite encore exploité et une chose est sûre : le contraste est sidérant !). Nous longeons enfin les "fameuses îles" que nous n'aurons pas la chance d'arpenter cette année, suite aux travaux de mise en eau entrepris...

Après ces plusieurs kilomètres, très douloureux pour mon pied, je finis, à ma grande surprise, par raccrocher Gus qui ne m'a pourtant pas l'air d'être en difficulté. Comme deux vieillards, on se fait part de nos douleurs, pour l'un aux hanches, pour l'autre au pied ! Le constat est sans appel : il doit probablement manquer des pièces aux modèles "Georges"... Mais comme ça ne sert à rien de se plaindre et que personne ne nous a forcé à nous inscrire, on continue et on sert les dents...
Nos chemins se séparent à l'amorce de la très longue montée suivant ces kilomètres de plat ! Il 'agit ici de la dernière vraie difficulté avec ses 95 mètres d'altitude. Malgré sa durée cette ascension passe très vite grâce aux nombreux randonneurs présents, pas avars de bonne humeur et d'encouragements. La descente qui s'en suit et aussi douloureuse pour les cuisses tant la vitesse prise doit être gérée sous peine de cascades non maîtrisée ! Une dernière incursion sur les hauteurs de la carrière et nous filons vers Hénin-Beaumont pour les 5 derniers kilomètres et ces deux derniers terrils.
Plus de batterie et plus de place sur l'appareil photo pour retracer ce final que j'avais déjà eu l'occasion de traverser, mais dans de tout autres conditions. C'était de nuit, sous la neige, en plein mois de décembre dans le cadre du Trail de la Saint Nicolas 2010 (Challenge des pommiers) : un superbe souvenir avec des conditions qui avaient eu le mérite de sublimer l'endroit !

Les pentes sont désormais courtes et peu pentues mais le terrain est toujours aussi sinueux et amusant. Malgré la douleur qui désormais gagne le genou à force de compensation, je parviens à prendre du plaisir sur ces chemins étroits qui donnent une belle impression de vitesse quand on est dans le dur ! Au moment d'attaquer le dernier kilomètre et son dernier terril, le passage aux abords de la ligne d'arrivée sous les encouragements des nombreuses personnes présentes est d'un grand secours !

Plus personne devant, plus personne derrière, j'en termine 32e avec ces "approximativement" 20,5 km et 350 D+.

Gus terminera finalement 50e et Eddy 74e de cette course exigeante. Ci-joint l'album Picasa complet.  



Une chose est certaine, dans ce mois de septembre, qui fait désormais la part belle aux épreuves ventant nos pyramides noires, le Trail des îles, malgré seulement trois éditions, ne semble pas avoir à rougir face aux épreuves loosoisse et raismoise. Une organisation de très bonne qualité à tous les niveaux :
 - lieu de départ et arrivé ;
 - accueil ;
 - parcours exigeant surtout dans sa première partie qui met en valeur de très belle manière un secteur qui en a bien besoin ;
 - balisage, ravitaillement ;
 - bière excellente...
Un très grand bravo à eux !

Pourquoi, pour les éditions futures, ne pas allonger le kilométrage en empruntant de nouvelles friches comme sait si bien les exploiter la "fameuse" confrérie des horizons qui s'apprête d'ailleurs à clôturer son immense saga sur la voie des pyramides noires...