Un siècle après, nous avons surement l’air bien ridicule avec nos équipements d’aventuriers. « Short ou collant ? », « Des gels ? J’en prends 5 ou 6 ?! », « T’as pas peur d’avoir trop chaud avec tes bas de compression ? »… Mais voilà, 100 ans se sont écoulés, le courage, la bravoure le patriotisme ont mué. Il n’est plus désormais question de donner sa vie pour la patrie, un impôt devrait suffire ! Les luttes ne sont plus les mêmes (et fort heureusement d’ailleurs), nous ne combattons plus d’envahisseur.
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Dans ce contexte, il est bien difficile d’imaginer comment rendre le plus bel hommage possible à ces milliers de sacrifiés… Alors voilà, un énorme merci aux organisateurs de ce Trail des Poilus 2014 qui ont conçu une épreuve grandiose dans des lieux chargés d’histoire. En tout point, ce fut une réussite. Il ne restait plus qu’aux 1 900 sportifs de faire leur part du boulot…
Pour ma part, celle de Gus et de 5 autres membres du Team (Freddy, Jef, Jérôme, Laurent et Ludo W.), c’est dans un décor rendant hommage à une autre époque que le départ des 50 km a été donné.
Le cadre du château d’Olhain est l’une des dernières trouvailles des organisateurs qui donnent, depuis la précédente édition, encore un peu plus de cachet au cérémonial de départ.
Le cadre du château d’Olhain est l’une des dernières trouvailles des organisateurs qui donnent, depuis la précédente édition, encore un peu plus de cachet au cérémonial de départ.
Les conditions climatiques exceptionnelles de ces derniers jours ont largement amélioré l’état d’un terrain qui moins d’une semaine auparavant ne présageait pas de nous épargner… Alors qu’est ce que l’on attend maintenant ?! A L’ASSAUT !!
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Sur les coups de 9 heures, tout le monde se réunit dans et autour de l'édifice. Habitant à moins de 2 kilomètres des lieux, je prends pour la première fois le temps de les explorer (un grand merci aux actuels propriétaires pour la confiance qu'ils nous accordent). Pas le temps de lézarder trop longtemps car le chef de meute rappelle ses ouaïlles derrière la ligne de départ.
A peine le décompte est terminé que notre petit groupe explose ! Gus, Freddy et Ludo W. lâchent les chevaux et partent à l’assaut de l’ennemi en première ligne… Suivent Jef, Laurent et Jérôme qui feront, quant à eux un bon bout de chemin ensemble. Quant à moi, je ferme la marche trop occupé, d’une part à tenter d’immortaliser tous ces moments et, d’autre part, à chercher de l’air, une nouvelle fois victime de mes incompréhensibles surrégimes cardiaques. Alors il n’y a plus qu’à attendre tranquillement que tout rentre dans l’ordre avant d’envisager accélérer…
A peine le décompte est terminé que notre petit groupe explose ! Gus, Freddy et Ludo W. lâchent les chevaux et partent à l’assaut de l’ennemi en première ligne… Suivent Jef, Laurent et Jérôme qui feront, quant à eux un bon bout de chemin ensemble. Quant à moi, je ferme la marche trop occupé, d’une part à tenter d’immortaliser tous ces moments et, d’autre part, à chercher de l’air, une nouvelle fois victime de mes incompréhensibles surrégimes cardiaques. Alors il n’y a plus qu’à attendre tranquillement que tout rentre dans l’ordre avant d’envisager accélérer…
- Jef semble déjà sur la défensive et redoute d’aggraver trop rapidement les prémices d’une pubalgie ;
- Jérôme rêve déjà à ses navettes pâté-cornichon ;
- et Laurent, quant à lui, tente de nous refiler des Lysopaïnes…
- et Laurent, quant à lui, tente de nous refiler des Lysopaïnes…
On trouve tout de même le temps de prendre deux ou trois poses avant que nos chemins se séparent.
La fin du secteur a été complètement repensée pour très certainement plusieurs raisons :
- supprimer la portion plane et peu passionnante le long du centre d’enfouissement ;
- mais aussi et surtout, faire découvrir le hameau esseulé et très rural de Bracquencourt. Ce bourg a d’original le fait de former un cercle duquel il n’existe qu’une issue.
Enfin, ce dernier point ne vaut que pour les voitures, puisqu’après avoir sinué sur le bien nommé « Chemin des morts », nous nous éclipsons de ces lieux par un chemin d’abord large puis de plus en plus étroit et ombragé à mesure que nous gagnions les hauteurs d’Hersin-Coupigny... A l'approche du centre aéré, je suis surpris par le calme qui règne, d'après moi le ravitaillement doit être à moins de 200 mètres mais pas un bruit ?! Une fois arrivé dans la plaine, à mon grand étonnement, il n'y a pas âme qui vive !! Bon bah ce n'est pas pour maintenant que l'on pourra se reposer... Fort heureusement, la délivrance apparaît un petit kilomètre plus loin.
2 ou 3 mots et nous nous quittons, cette fois-ci, pour de bon. Au moment de quitter le ravito, Freddy est pointé 132e et moi 143e.
Ici, le terrain se corse terriblement, avec l'attaque des premiers vrai murs. En même temps que je me traine au sommet, je commence à me dire que le final va t-être un véritable calvaire ! Je me dis également qu'en 2 ans, j'ai réellement l'impression d'avoir régressé puisque je commence déjà à être dans le dur à peine la mi-course franchie. Enfin, je relativise rapidement ce constat quelques hectomètres plus loin lorsque je porte assistance à un coureur, qui pourtant très loin du but, est déjà perclus de crampes ! Freddy en profite pour me rejoindre. Un nouveau petit bout de route ensemble, de nouveau l'on s'accroche à ce que l'on peut pour avancer. Malgré le beau temps des derniers jours, quelques portions demeurent tout de même encore bien grasses ! Quel enfer cela aurai pu être...
Nous clôturons le secteur de Bouvigny par la fameuse montée du sentier de l'arbre couché et récupérons, par la même, le parcours clôturant la course du 26 km. Ce sera ici, l'un des passages les plus compliqué à gérer. L'armada de coureur déjà passée a littéralement labouré, malaxé le sol encore bien humide de cette portion pour nous offrir finalement une mixture onctueuse et collante à souhait. J'y suis scotché, pas moyen de monter rapidement, tel un zombie je progresse sans lever la tête. Juste concentré sur la recherche d'une hypothétique trajectoire idéale...
Autant dire qu'au cours de ce final interminable, à mesure que les forces me quittaient, je maudissais toujours plus virulemment M. Clément et sa bande de doux dingues. Que ce soit :
- dans l'ascension du Mont Goudinon,
- pendant la séance de varappe en surplomb du Saint Nazaire,
- et pendant toutes les autres ascensions jalonant ces derniers kilomètres mais au-cours desquelles je n'avais plus la lucidité suffisante pour me laisser porter par un quelconque élan artistique.
La succession des efforts me rends las. Il est clair que la principale difficulté de ce parcours réside dans les constants changement de rythme sur un terrain rarement roulant. Même en partant à l'économie, il est difficile de ne pas subir dans le dédale final !
Arrivé, au dernier ravitaillement, malgré à peine 4 kilomètres restant à couvrir, je m'effondre physiquement. Je bois un verre, puis deux. Je reste scotché devant la table à discuter avec les bénévoles présents et sous les yeux de nombreux badauds profitant du soleil. Je rencontre toutes les difficultés du monde à me relancer alors, qu'au même moment, plusieurs concurrents ne prennent même pas le temps de s'arrêter.
Que je la haie, cette portion longeant la Blanche Voie où la succession de montées-descentes ne semblent être là que pour assouvir les désirs masochistes de quelques uns. En 2012, cette portion avait déjà suscité en moi une haine profonde (mais éphémère), pour 2014, je n'ose même plus retranscrire les idées ayant traversé mon cerveau en hypoxie !
Arrivé sur les derniers mètres de pente, la ferveur de tout ce monde présent et un p'ti clin d'oeil au fiston parviennent un instant à me faire occulter la douleur. Comme par miracle je parviens à dérouler une foulée presque aérienne (presque), jusqu'à une dizaine de mètre de la ligne où je me cale finalement sagement derrière un père franchissant la ligne avec son fils... Ca y est, c'est fait !
Epuisé mais heureux je m'écroule sur les pelouses. Le personnel de la Croix Rouge, inquiet de mon état, vient plusieurs fois à mon chevet... je suis contraint de leur prouver que malgré ma tête finalement tout ne va pas si mal ! Rapidement, nous nous regroupons avec Gus et Freddy et c'est parti pour le débrief.
Les (innombrables) plus :
- Une organisation quasi parfaite (impossible de juger le système de navette que je n'ai pas utilisé) ;
- Une ambiance excellente (coureurs, organisateurs, bénévoles) ;
- Un parcours chaque année plus beau et difficile (un énorme ++ pour le nouveau secteur de Fresnicourt) ;
- Des résultats quasi instantanés ;
- Une veste souvenir super sympa.
Les moins :
- Pas de musique au moment du départ (c'était top en 2012 !)
- Un manque de salé aux ravitaillements.
MERCI POUR TOUTES CES DOULEURS !!
Classement du Team sur le 50 km :
- Guillaume Georges : 6h17 (81e) ;
- Nicolas Georges : 6h25 (92e) ;
- Freddy Derycke : 6h29 (102e) ;
- Ludovic Weppe : 7h14 (238e) ;
- Jérôme Loridan : 7h17 (255e) ;
- Laurent Philipson : 7h27 (281e) ;
- Jean-François Venel : 7h38 (316e).
Classement du Team sur le 26 km :
- Eric Pouilly : 2h57 (116e) ;
- Ludovic Thellier : 3h10 (190e) ;
- Deliers Vincent : 3h24 (297e) ;
- Bar Eddy : 3h34 (368e).
- Bar Eddy : 3h34 (368e).