lundi 25 juin 2012

Les 6 heures de l'Echo

DANTESQUE !

Ce mot résume à lui seul, les conditions rencontrées lors de cette nouvelle édition des 6 heures de l'écho.

Quelle idée d'organiser une telle épreuve en plein mois de novembre ?! Au mois de juin, là au moins nous serions sûrs d'avoir du beau temps ! Vraiment...

Alors au moment de préparer la tenue, j'opte finalement pour plusieurs tuniques que je me trimbalerai toute la journée sur le dos. Le temps de faire à pieds, le petit kilomètre séparant mon lit douillet du lieu de départ, je suis déjà trempé ! Ca commence bien ! Ajouté à cela, une cheville qui a doublé de volume suite à une petite entorse le vendredi en jouant au squash. Je me demande finalement si m'obstiner est une très bonne idée...

Une fois sur place, malgré les conditions, la foule est impressionnante ! Même si le terrain est mixte, les concurrents présents sont essentiellement issus de la route, en atteste les tenues multicolores représentant la majorité des clubs de la région et d'un peu plus loin encore ! D'une équipe à l'autre l'ambiance diffère du tout au tout : certains sont clairement là pour la compétition, d'autres ne sont clairement pas là pour ça...

La 1ère heure :

Au moment du départ, je me place en toute fin de peloton. Sous l'impulsion du speaker, tout le monde hurle à l'unisson le décompte, eh............. rien ne se passe...
Plusieurs dizaines de secondes à patienter avant d'esquisser le premier pas. Plusieurs minutes ensuite avant de pouvoir franchir les grilles du camping et commencer à trottiner. Le début de course est très prudent, je veille surtout à prendre de bons appuis et suis à l'écoute de ma cheville. Les premiers tours s'enchaînent sans difficultés, à mesure que la pluie s'intensifie le terrain en sous-bois devient de moins en moins praticable. Au moment de mon second passage sur la ligne je suis 72e des solos.

Tourner en rond pendant plus de 6 heures est une nouvelle expérience pour moi et j'ai déjà l'impression que ça ne va pas me passionner. Alors au bout d'une petite heure, sentant que ma cheville me laisse peu à peu tranquille, je cherche à me fixer un objectif.

Après un ou deux tours de réflexion, je m'arrête finalement sur celui de tenter de franchir le cap des 42 km en moins de 4 heures.

De la 2e à la 4e heure :

La pluie redouble, la partie la plus basse du parcours est désormais une marre de boue. A chaque passage dans cette portion, de plus en plus de boue s'accroche à nos jambes. Tels Mimi Cracra, les dépassements nous oblige parfois à sauter en plein milieu des flaques. De toute façon, nous sommes tellement trempés, nous le sentons même plus.

Je commence à prendre mes habitudes au ravitaillement situé dans la partie la plus ombragée du parcours. Enfin, ombragée si les cieux étaient avec nous ! Or, j'ai dans cette portion le sentiment que le jour ne se sera jamais levé. A chaque fois que je m'arrête pour trinquer, je suis extrêmement surpris : des dizaines de verres en plastiques remplis au tiers et renouvelés à chaque fois qu'un coureur se sert ?!
Quel est l'intérêt ?! Je boirai plus de dix fois à ce ravitaillement, soit autant de verres ! Ni une, ni deux, je prends le plis de me promener toute la course avec mon verre ! Même si j'ai eu plus l'impression d'ennuyer les bénévoles à réclamer d'être servi plutôt que me choisir l'un des verres déjà remplis. J'aurai au moins la satisfaction de ne pas contribuer à faire déborder les poubelles situés sur les 100 mètres suivants.

Les tours s'enchaînent, je me fais beaucoup plus dépasser que l'inverse. Je finis par rattraper Christophe (organisateurs des poilus), nous discutons de sa course débutée la veille. Il m'indique commencer à accuser le coups suite à une nuit abordée un peu trop rapidement. J'en profite également, pour lui demander des nouvelles de Philippe (grand favori du 24h) que je n'ai plus eu l'occasion de croiser depuis ma petite visite de la veille au soir. Comme je le redoutais, il a été contraint de lâcher prise après 13h de course... Cette édition est décidemment ravageuse !

Les passages dans le camping ne présentent pas l'euphorie attendue. Les jeux gonflables ont été remballés, les musiciens ont bien du mal à se réchauffer, seul le DJ bien à l'abris fera son office sans trembler.

Midi largement sonné, quelques téméraires allument les premiers barbecues. Si un tel régime n'était pas déconseillé dans ce type d'effort, je me laisserai facilement tenter. Au lieu de cela, je me contente de barres de céréales, bananes ou autres gâteaux secs.

Malgré ces tentations, à chaque tour, je grappille quelques places supplémentaires et je parviens enfin au seuil de mon objectif en moins de 4h. Contrat rempli, il est grand temps de faire une pause en compagnie de madame et ces collègues venus participer en équipe !

5e et 6e heure :

Plus réellement d'objectif pour la suite, on verra en allant... C'est que je me dis au moment de repartir et je suis déjà, en tout cas, bien soulagé de ne pas être géné par ma cheville !

Même si les forces m'abandonnent progressivement je me rassure en constatant l'évolution positive de mon classement ! A cet instant, je ne suis apparemment pas le seul à accuser le coup.

En comparaison, je n'ose imaginer dans quel état physique et mental se trouve la majorité des participants des 24 et 48h. Un monde auquel je ne sais pas, pour le moment, si j'oserai un jour me frotter. Toujours est-il que ces extraterrestres n'ont pas l'air si différent de nous ! Enfin si, un détail essentiel nous différencie : c'est bien eux qui ont l'air les plus heureux ! Alors, il faut reconnaître que c'est très tentant...

Peut-être est-ce justement dans une tentative de mimétisme que je réduis de plus en plus mon allure, jusqu'à entrecouper ma course de phases de marche toujours plus longues. Désormais, l'exigence du parcours se fait largement ressentir. Les successions de montées-descentes, les nombreuses relances, les changements d'adhérence où il faut veiller à ne pas sortir de la route, finissent par nous user.

Tous les deux tours, je m'arrête un instant afin de m'étirer et repousser du mieux que je peux les crampes qui me guettent. Je m'occupe l'esprit comme je peux en attrapant à chaque passage un nouveau cadeau tendu par les hôtesses de la marque S**** et l'offrant un peu plus haut à Madame !

A force de penser à autre chose, je réalise enfin que 16h approche. Trop arrosé, l'écran a été remballé prématurément, je ne sais donc plus le nombre de kilomètres parcourus. Je réalise toutefois que si je maintiens un rythme correct je pourrais encore franchir deux fois la ligne avant le gong et ainsi boucler un tour complémentaire. Je mobilise mes dernières forces dans cet ultime effort.

L'effervescence monte sensiblement. Indéniablement, compte tenu des conditions, nombreux sont ceux qui ne voient pas d'un mauvais oeil la fin du 6e tour d'horloge. Je parviens à franchir la ligne quelques minutes avant, me fraie un passage au milieu des équipes prêtes à se reformer pour un ultime tour d'honneur. Arrivé au ravitaillement, j'en profite pour prendre un dernier verre et remercier les courageux bénévoles restés cloîtrés sous leur tente 6 heures durant.

De retour dans le camping, tout le monde se mélange, les coureurs, les accompagnateurs, les enfants arpentent le parcours en direction de la ligne d'arrivée.


Au milieu de cette cohue, je me faufile pour finalement terminer l'épreuve 22e avec 62 kilomètres au compteur.


L'après-course :

Un impondérable...

On a beau mettre toutes les chances de notre côté, avoir une organisation réglée au millimètre, il est une inconnue sur laquelle nous n'avons aucun pouvoir : la météo ! Il est malheureusement impossible de masquer l'impact qu'ont eu ces conditions exécrables sur le déroulement de l'épreuve.

Si pour les concurrents, cet élément ne présente pas de problème particulier. En revanche, pour les animations et pour les spectateurs, l'impact aura été ravageur !

Même si pour les personnes présentes, les conditions importaient peu et que la bonne humeur était tout de même de mise, je n'aurai pas eu réellement l'occasion de découvrir cette ambiance si particulière qui fait la renommer de l'épreuve.

N'étant actuellement pas passionné par le fait de tourner en rond pendant un temps donné, je ne suis malheureusement pas certain de tenter à nouveau ma chance en 2013... Ou alors uniquement dans le but de découvrir, les "vrais" 6 heures de l'écho ! Ou plus...?!

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