Bon, mais force est de constater que quand le trajet de la maison au lieu de la course se fait en moins de 30 minutes, la probabilité de se retrouver dans cet environnement est plutôt mince... Alors, une fois arrivés à Hénin-Beaumont notre dernier espoir réside dans les bus qui doivent nous transporter jusqu'au lieu de départ !
Après à peine 10 minutes de route, on s'arrête sur la commune de Rouvroy et nous sommes gentiment priés de descendre ?! De moins en moins d'espoirs de dépaysement...
Notre sort est définitivement scellé lorsque l'organisation nous présente au loin, le théâtre des premières festivités : à savoir le second terril au programme et ses 94 mètres d'altitude. Au revoir, donc sable et cocotiers, bonjour schiste et ronces ! Dommage, mais de toutes façons, on est quand même venus là pour courir !
Avant de prendre le départ, une grande émotion : avec un très bel hommage rendu par le club de Bully à Jérémie récemment disparu... Chacun portant, de plus, un t-shirt à son effigie tout au long de la course...
Après ce moment dur de reprendre ses esprits, mais il est grand temps de prendre la route. A peine le coup pistolet retenti que notre groupe de trois est déjà disloqué ! Guillaume et Eddy, pourtant pas plus échauffés que moi, ont déjà disparu... Bon bah y a plus qu'à faire du tourisme alors ! J'enchaîne donc les poses photos et, du coup, je me retrouve rapidement piégé au coeur du peloton. Impossible de dépasser sans risquer l'entorse ou de rester emprisonné parmi les nombreux épineux nous encerclant. Alors on patiente, tout en se disant que le retard pris sera difficile à rattraper.
Pour ne rien arranger, à peine 3 kilomètres parcourus que mon pied gauche se rappelle à mes mauvais souvenirs. La tendinite contractée une semaine et demi plutôt, après un changement de chaussures très très mal géré, se réveille brutalement. Il reste plus de 17 kilomètres à couvrir avec cette douleur très présente sur les terrains roulants mais bien plus gérable quand le terrain devient accidenté...
Malgré tout, après 5 kilomètres, je reviens sur Eddy qui m'avoue être parti un peu vite. On en profite pour tenter quelques photos pendant l'effort, mais l'option "sous-bois" n'était pas la meilleure pour la luminosité ! Après avoir slalomé entre les arbres encore un petit kilomètre, on atteint le pied de la première vraie difficulté.
Impossible de tenter le moindre dépassement... Alors ça bouchonne sérieusement. Multiplier les pauses photos me permet de patienter et d'apercevoir pour la première fois, mon frère un peu plus haut dans la pente. Sur cette ascension je fais le yo-yo avec les coureurs m'entourant au risque d'en agacer certains.
Mais c'est sans compter sur ce qui vient : une longue montée en file indienne dans une sente encaissée. Le rythme n'est même plus à la marche, les pulsations redescendent jusqu'à un niveau proche du footing... Le terrain n'est certes pas évident mais je me demande si certains n'en profitent pas pour s'arrêter et refaire leurs lacets ?!
Une fois le sommet atteint, ne voulant pas revivre une prochaine montée dans les mêmes conditions, je dépasse au plus vite tout le groupe qui me précédait et en rattrape un autre plus petit.
Plus de batterie et plus de place sur l'appareil photo pour retracer ce final que j'avais déjà eu l'occasion de traverser, mais dans de tout autres conditions. C'était de nuit, sous la neige, en plein mois de décembre dans le cadre du Trail de la Saint Nicolas 2010 (Challenge des pommiers) : un superbe souvenir avec des conditions qui avaient eu le mérite de sublimer l'endroit !
Les pentes sont désormais courtes et peu pentues mais le terrain est toujours aussi sinueux et amusant. Malgré la douleur qui désormais gagne le genou à force de compensation, je parviens à prendre du plaisir sur ces chemins étroits qui donnent une belle impression de vitesse quand on est dans le dur ! Au moment d'attaquer le dernier kilomètre et son dernier terril, le passage aux abords de la ligne d'arrivée sous les encouragements des nombreuses personnes présentes est d'un grand secours !
Plus personne devant, plus personne derrière, j'en termine 32e avec ces "approximativement" 20,5 km et 350 D+.
Plus personne devant, plus personne derrière, j'en termine 32e avec ces "approximativement" 20,5 km et 350 D+.
Gus terminera finalement 50e et Eddy 74e de cette course exigeante. Ci-joint l'album Picasa complet.
Une chose est certaine, dans ce mois de septembre, qui fait désormais la part belle aux épreuves ventant nos pyramides noires, le Trail des îles, malgré seulement trois éditions, ne semble pas avoir à rougir face aux épreuves loosoisse et raismoise. Une organisation de très bonne qualité à tous les niveaux :
- lieu de départ et arrivé ;
- accueil ;
- parcours exigeant surtout dans sa première partie qui met en valeur de très belle manière un secteur qui en a bien besoin ;
- balisage, ravitaillement ;
- bière excellente...
Un très grand bravo à eux !
Pourquoi, pour les éditions futures, ne pas allonger le kilométrage en empruntant de nouvelles friches comme sait si bien les exploiter la "fameuse" confrérie des horizons qui s'apprête d'ailleurs à clôturer son immense saga sur la voie des pyramides noires...