dimanche 30 septembre 2012

Tout in haut de ch'terril !

Samedi 29 septembre 14h30, un horaire inhabituel mais finalement pas désagréable pour cette 3e édition du Trail des îles... Avec un nom comme ça, on s'attend inévitablement à courir dans le sable mou entourés de décors paradisiaques, le tout dans une chaleur moite et un soleil de plomb !

Bon, mais force est de constater que quand le trajet de la maison au lieu de la course se fait en moins de 30 minutes, la probabilité de se retrouver dans cet environnement est plutôt mince... Alors, une fois arrivés à Hénin-Beaumont notre dernier espoir réside dans les bus qui doivent nous transporter jusqu'au lieu de départ !

Après à peine 10 minutes de route, on s'arrête sur la commune de Rouvroy et nous sommes gentiment priés de descendre ?! De moins en moins d'espoirs de dépaysement...

Notre sort est définitivement scellé lorsque l'organisation nous présente au loin, le théâtre des premières festivités : à savoir le second terril au programme et ses 94 mètres d'altitude. Au revoir, donc sable et cocotiers, bonjour schiste et ronces ! Dommage, mais de toutes façons, on est quand même venus là pour courir !

Avant de prendre le départ, une grande émotion : avec un très bel hommage rendu par le club de Bully à Jérémie récemment disparu... Chacun portant, de plus, un t-shirt à son effigie tout au long de la course...


Après ce moment dur de reprendre ses esprits, mais il est grand temps de prendre la route. A peine le coup pistolet retenti que notre groupe de trois est déjà disloqué ! Guillaume et Eddy, pourtant pas plus échauffés que moi, ont déjà disparu... Bon bah y a plus qu'à faire du tourisme alors ! J'enchaîne donc les poses photos et, du coup, je me retrouve rapidement piégé au coeur du peloton. Impossible de dépasser sans risquer l'entorse ou de rester emprisonné parmi les nombreux épineux nous encerclant. Alors on patiente, tout en se disant que le retard pris sera difficile à rattraper.



Pour ne rien arranger, à peine 3 kilomètres parcourus que mon pied gauche se rappelle à mes mauvais souvenirs. La tendinite contractée une semaine et demi plutôt, après un changement de chaussures très très mal géré, se réveille brutalement. Il reste plus de 17 kilomètres à couvrir avec cette douleur très présente sur les terrains roulants mais bien plus gérable quand le terrain devient accidenté...

Malgré tout, après 5 kilomètres, je reviens sur Eddy qui m'avoue être parti un peu vite. On en profite pour tenter quelques photos pendant l'effort, mais l'option "sous-bois" n'était pas la meilleure pour la luminosité ! Après avoir slalomé entre les arbres encore un petit kilomètre, on atteint le pied de la première vraie difficulté.

Impossible de tenter le moindre dépassement... Alors ça bouchonne sérieusement. Multiplier les pauses photos me permet de patienter et d'apercevoir pour la première fois, mon frère un peu plus haut dans la pente. Sur cette ascension je fais le yo-yo avec les coureurs m'entourant au risque d'en agacer certains.



 Arrivés au sommet, à peine le temps de profiter du paysage que l'on replonge (oui, oui c'est le bon terme) vers les prochaines difficultés. Le terrain est ici hyper piégeux mais suffisamment meuble pour se laisser aller. Il serait suicidaire de tenter de dépasser dans ces conditions alors on suit le mouvement...

Ayant vraiment l'impression d'accumuler le retard je commence à m'agacer.

Mais c'est sans compter sur ce qui vient : une longue montée en file indienne dans une sente encaissée. Le rythme n'est même plus à la marche, les pulsations redescendent jusqu'à un niveau proche du footing... Le terrain n'est certes pas évident mais je me demande si certains n'en profitent pas pour s'arrêter et refaire leurs lacets ?!

Une fois le sommet atteint, ne voulant pas revivre une prochaine montée dans les mêmes conditions, je dépasse au plus vite tout le groupe qui me précédait et en rattrape un autre plus petit.

Une nouvelle très belle descente. Une fois en bas, j'aperçois à nouveau "Gus" sur ma droite entrain d'attaquer la difficulté suivante. L'écart ne semble finalement pas tant avoir augmenté malgré le temps perdu. Mais, alors que je pensai que nous allions prendre également sur la droite, mes prédécesseurs prenent à gauche ?! Dans le doute, je prends l'option "mouton" est continue de suivre mes éclaireurs ! Après une centaine de mètre, le verdict tombe : nous tombons sur un signaleur qui nous indique que nous n'avons rien à faire là !! P... Demi-tour et nous récupérons finalement le bon tracé en même temps que le groupe que je venais de m'efforcer à dépasser. Re P... Avec ces 200 mètres bonus tout est à refaire dans cette nouvelle grimpette !
Après une portion plane au sommet de ce terril, nous filons vers le ravitaillement. Le buffet est copieux ! Que ça soit à manger ou à boire, il y a de tout et en quantité ! On aurait bien envie de s'attarder mais le temps est venu de reprendre la route pour la portion la moins passionnante sportivement puisque très plate et très roulante. L'intérêt est ailleurs, puisque ce passage a pour but de nous faire découvrir l'impressionnante réhabilitation entreprise suite à la fermeture des cockeries. (Par curiosité, j'ai recherché des photos du cite encore exploité et une chose est sûre : le contraste est sidérant !). Nous longeons enfin les "fameuses îles" que nous n'aurons pas la chance d'arpenter cette année, suite aux travaux de mise en eau entrepris...

Après ces plusieurs kilomètres, très douloureux pour mon pied, je finis, à ma grande surprise, par raccrocher Gus qui ne m'a pourtant pas l'air d'être en difficulté. Comme deux vieillards, on se fait part de nos douleurs, pour l'un aux hanches, pour l'autre au pied ! Le constat est sans appel : il doit probablement manquer des pièces aux modèles "Georges"... Mais comme ça ne sert à rien de se plaindre et que personne ne nous a forcé à nous inscrire, on continue et on sert les dents...
Nos chemins se séparent à l'amorce de la très longue montée suivant ces kilomètres de plat ! Il 'agit ici de la dernière vraie difficulté avec ses 95 mètres d'altitude. Malgré sa durée cette ascension passe très vite grâce aux nombreux randonneurs présents, pas avars de bonne humeur et d'encouragements. La descente qui s'en suit et aussi douloureuse pour les cuisses tant la vitesse prise doit être gérée sous peine de cascades non maîtrisée ! Une dernière incursion sur les hauteurs de la carrière et nous filons vers Hénin-Beaumont pour les 5 derniers kilomètres et ces deux derniers terrils.
Plus de batterie et plus de place sur l'appareil photo pour retracer ce final que j'avais déjà eu l'occasion de traverser, mais dans de tout autres conditions. C'était de nuit, sous la neige, en plein mois de décembre dans le cadre du Trail de la Saint Nicolas 2010 (Challenge des pommiers) : un superbe souvenir avec des conditions qui avaient eu le mérite de sublimer l'endroit !

Les pentes sont désormais courtes et peu pentues mais le terrain est toujours aussi sinueux et amusant. Malgré la douleur qui désormais gagne le genou à force de compensation, je parviens à prendre du plaisir sur ces chemins étroits qui donnent une belle impression de vitesse quand on est dans le dur ! Au moment d'attaquer le dernier kilomètre et son dernier terril, le passage aux abords de la ligne d'arrivée sous les encouragements des nombreuses personnes présentes est d'un grand secours !

Plus personne devant, plus personne derrière, j'en termine 32e avec ces "approximativement" 20,5 km et 350 D+.

Gus terminera finalement 50e et Eddy 74e de cette course exigeante. Ci-joint l'album Picasa complet.  



Une chose est certaine, dans ce mois de septembre, qui fait désormais la part belle aux épreuves ventant nos pyramides noires, le Trail des îles, malgré seulement trois éditions, ne semble pas avoir à rougir face aux épreuves loosoisse et raismoise. Une organisation de très bonne qualité à tous les niveaux :
 - lieu de départ et arrivé ;
 - accueil ;
 - parcours exigeant surtout dans sa première partie qui met en valeur de très belle manière un secteur qui en a bien besoin ;
 - balisage, ravitaillement ;
 - bière excellente...
Un très grand bravo à eux !

Pourquoi, pour les éditions futures, ne pas allonger le kilométrage en empruntant de nouvelles friches comme sait si bien les exploiter la "fameuse" confrérie des horizons qui s'apprête d'ailleurs à clôturer son immense saga sur la voie des pyramides noires...

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