mercredi 2 janvier 2013

En Flandre à marée basse...

Trois mois à ne rien faire... Alors forcement, au bout d'un moment ça finit par démanger ! Impossible pourtant de s'y remettre à 600% sous peine de rechute, alors il vaut mieux rester raisonnable et ce limiter en temps, kilomètres et dénivelé...

Partant de ce constat, il est temps de trouver un parcours regroupant tous ces critères dans un cadre "normalement" sympathique. Un petit tour sur le site de C.Barbier est le tour (de Flandre) est joué ! ... Bon. Le tracé ne regroupe plus vraiment les conditions d'origine (43 km et 1030 D+) mais le but étant de se faire plaisir on devient rapidement moins raisonnable. Ne reste plus qu'à persuader le frère de faire cette petite promenade en mode randonnée...

J'ai finalement plus de difficultés à me convaincre moi-même, et nous nous accordons sur le dimanche 30 décembre, afin de clôturer en beauté cette année 2012.

Le problème de la planification, c'est que l'on devient dépendant des aléas climatiques. Et, là, pour cette fois, il ne nous sont guère favorables. Le terrain s'annonce glissant... Mais qu'à cela ne tienne, après avoir tout de même renoncé à une version 100% nocturne, nous élançons sur les coups de 11 heures de la commune de Saint Jans Cappel, au pied du Mont Noir.


La promesse d'une amélioration annoncée en début de semaine est belle et bien oubliée. Un plafond nuageux toujours aussi bas, duquel seuls quelques rayons tentent de s'extirper. Après un petit kilomètre de macadam pour se chauffer les conditions tant redoutées nous font face : des chemins transformés en ruisseau, de la boue à perte de vue. Les lieux déjà empruntés 3 mois plutôt paient cher le passage à l'heure d'hiver. Les paysages verdoyants et lumineux ont laissé place à un austère nuancier de bruns...


Impossible de garder les pieds au sec. Aucun moyen d'éviter les flaques tant le terrain est humide. Espérons juste que les 42 km restant ne se révèleront pas pire !! Toujours est-il que, même dans ces conditions, l'objectif reste le même, alors direction le Mont Rouge pour cette première portion en terres belges. A force d'avoir arpenté les terres du westhoek, un constat me semble inévitable : nos voisins semblent bien plus sensibles à la culture sportive et la préservation de leur environnement (je précise bien "leur"). Que ce soit à pieds ou à vélo le nombre de sportifs croisés me semblent toujours bien supérieur du côté néerlandophone de la frontière. La ferveur y est bien supérieure et ce n'est pas les nombreux rallyes auxquels j'ai pu assister qui me donneront tort... Alors je ne sais pas vraiment si c'est cette ferveur qui pousse à multiplier les chemins et aménagements pour les randonneurs, ou alors si c'est justement cette abondance qui fait naître de nouvelles passions...

Mais, dans tous les cas, les réponses à nos "bonjours" se sont majoritairement faites avec une pointe d'accent et le plaisir, pour nous, c'est une nouvelle fois trouvé surtout de ce côté de la frontière.


Même si tout est pensé pour la ballade, la vigilance reste de mise sur les nombreux caillebotis rendus extrêmement glissant par l'humidité ambiante... D'ailleurs, un triple lutz mal réceptionné aurait pu compromettre la suite de ce périple ! Alors : méfiance... Ne courir que sur le plat ou dans les descentes n'est finalement pas si frustrant que ça, tant l'état des chemins est "immobilisant" dans les montées !

Pour ne rien arranger, dès que le parcours boucle sur un même secteur le GPS perd le nord. Alors on jardine pas mal, voire beaucoup... Il doit y avoir 2 ou 3 paramètres à revoir pour éviter les : "C'est à droite ! ... Euh bah non en fait, plutôt à gauche... Quoi que pas sûr... Mais si quand même... Attends, tu sais ce qu'on va faire ? On va reprendre en sens inverse !"

Une fois ça passe, deux aussi, trois bon ok... mais au bout de 6 heures de promenade, le travail n'est plus physique mais mental ! Avec tous ces petits tours et détours, le Mont des Cats n'a désormais plus aucun secret pour nous... enfin j'espère !




Avant d'y arriver justement, il a fallu se "farcir" le Mont Noir et ses nombreuses surprises, surtout à base de boue...  Obligés de s'inventer des chemins, quand cela était possible. Quand ça ne l'était pas : le résultat est en photo ! A force de kilomètres et d'appuis incertains, les adducteurs finissent par siffler. Pourtant les conditions sont tellement extrêmes qu'on prend plaisir à se mouvoir dans ce bourbier... A plus d'une reprise, les baskets tentent de se faire la belle et finalement, à bien y réfléchir, à pieds nus le résultat n'aurait pas été bien différent !



Après le petit Mont Kokereel et le Mont Boeschepe, direction le Mont des Cats. Ici l'accumulation des kilomètres, une belle petite averse et un parcours beaucoup moins fun vont sérieusement entamer le moral. Mine de rien, ne pas courir ou très peu est au moins aussi usant que faire le même parcours à bonne allure. Le temps ne semble pas filer et, du coup, le compteur kilométrique est au ralenti...

L'arrivée de la nuit n'arrange pas réellement nos affaires, la transition entre France et Belgique est sans fin. Dans le noir, avec le sol qui se dérobe, on a l'impression de ne plus avancer. L'absence de sport depuis 3 mois commence à violement se faire sentir, le genoux droit ne supporte plus la moindre extension. J'en arrive à monter plus rapidement que je ne descends. Gus traîne maintenant un boulet de 72 kilos, même pas capable de rouler dans les descentes. Pour couronner le tout, il tente de me remonter le moral en me montrant sur le GPS que nous ne sommes plus loin de notre objectif. Bon, ok c'est sympa mais quand le final tourne, retourne, monte et descend, on met quand même plus d'une heure à boucler ce "petit" final.
19h. Après 7h40 de promenade, on boucle enfin ce parcours bien exigeant. Avec quelques portions bonus et interprétations libres du parcours d'origine, nous affichons un total de 45,7 km et 1 240 D+.

Une chose est sûre, la marche n'est finalement pas si reposante. Quand le paysage ne défile pas très rapidement, l'usure mentale est au moins aussi éprouvante que la physique ! Dans tous les cas, la partie belge du parcours et la partie française du Mont Noir nous ont une nouvelle fois conquis : variée, technique, esthétique. Le rendez-vous est déjà fixé pour une prochaine virée dans un contexte peut-être un peu plus verdoyant...


Le reste des photos est ici.

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