vendredi 12 avril 2013

Et au coeur de la vallée, la Course...

Après la claque prise en Champagne et en prévision d'une fameuse échéance belge de plus en plus proche, il devenait plus que temps de se remettre sérieusement au travail... Une fasciite qui commence doucement à se faire oublier, des sorties plus nombreuses et un peu plus réfléchies, il n'en faut pas plus pour que le plaisir revienne.

Alors après une belle promenade de 30 km le lundi 1er avril au coeur du Bassin Minier, Gus me propose d'en remettre une seconde couche en ce dimanche et d'aller voir un peu ce qu'il se passe du côté de la Vallée de la Course...


Même si Bezinghem n'est pas si éloigné en terme de kilomètres, le côté très pittoresque des routes du secteur nous contraint à nous lever sur les coups de 5h30. Un brouillard à couper au couteau au départ de Rebreuve et malheureusement le même coton à notre arrivée sur place... Impossible de contempler notre environnement ! L'atmosphère est assez surprenante : dans moins de trente minutes le départ sera donné et pourtant les sportifs se font rares, mais où sont-ils ?!

8h30 enfin sonné, nous comprenons que nous sommes finalement peu : moins d'une centaine à vouloir nous confronter à ces 30 kilomètres. Très peu de tête connues pour nous, puisque l'essentiel du peloton se compose de "trailers des sables" et notamment du club d'Outreau venu en force. A peine partis que je suis submergé de maillots oranges de tous les côtés ! Compte tenu de la faible visibilité, le côté "flashie" de leur tenue présente un avantage indéniable : impossible de se perdre, il suffit de les suivre... Gus est, quant à lui, déjà bien loin devant, parti pour tester le fruit du travail de ses dernières semaines...

Les allées du camping à peine quittées que nous découvrons rapidement ce que sera notre terrain de jeu : des passages à travers champs et pâtures se succédant les uns aux autres... Le brouillard encore tenace m'empêche de me repérer sur les premiers kilomètres. Pendant la courte traversée du village de Parenty, je ne m'aperçois même pas de la présence du château de la famille du Blaisel alors même que nous en traversons la magnifique allée arborée ! Mais j'aurai tout de même la présence d'esprit de remarquer notre passage au dessus des eaux de la Course (encore heureux !).

Parti pour surtout essayer de prendre du plaisir, j'évite soigneusement de monter trop haut dans les tours sur ces premiers kilomètres. Dès que la pente s'élève j'opte pour la marche et perds des places que je m'empresse de reprendre en déroulant au maximum dans les descentes.

Une chose est sûre, le temps sec des dernières semaines à l'avantage de ses inconvénients : adieu la boue et les appuis fuyants et bonjour la poussière, les ornières et les chevilles disloquées. Deux entorses en moins de un an ne laissent pas que des séquelles physiques. Il est désormais bien difficile de chasser l'appréhension. Tel un éléphant au milieu d'un champ de mines, j'adopte un style tout sauf gracieux dès que le terrain se corse. Ce n'est sûrement pas beau à voir mais ça a au moins le mérite de me permettre de rentrer avec le même nombre de chevilles qu'au départ.

Le terrain est tellement cassant que les quelques longues portions de macadam du départ en deviendrait presque agréables ?! En plus de cela, ces routes me replongent dans de nombreux souvenirs rallystiques : Thubeauville, Parenty, La Houssoye, autant de noms qui fleurent bon le Rallye du Touquet, seule manche nordiste du Championnat de France des Rallyes. Là où nous posons aujourd'hui nos baskets, quelques très grands noms du rallye mondial y ont, quant à eux, posé les roues : S.Loeb, S.Ogier, S.Jean-Joseph, G.Panizzi, F.Delecour pour ne citer qu'eux. Nos petits 12 km/heure les feraient bien sourire...

Entre rêveries et discussions, on en oublierai presque l'on est entrain de courir et qu'un balisage est à suivre ! Alors, je vous le donne Emile, à force d'avoir la tête ailleurs, je fini réellement par y être ! Je suis depuis un moment le même coureur, fidèle à la technique du "mouton" mais pour cette fois une clôture en barbelés nous barre la route ?! Euh... Là je crois qu'il y a un problème. Les autres coureurs passent pourtant à peine à une dizaine de mètres mais impossible de les rejoindre par cette voie ! Au milieu de cette pâture clôturée, je n'ai jamais eu autant l'air d'un mouton qu'aujourd'hui. J'ai presque envie de paître... Il faut pourtant trouver une issue, demi-tour donc afin de récupérer la bonne trace qui n'est finalement qu'à quelques dizaines de mètres, nous avions simplement raté le contournement d'un énorme et bucolique tas de fumier... 

De fumier, parlons en justement, la portion suivante nous amène à traverser un champ dans lequel l'exploitant a gentiment pensé à nous et a épandu des tonnes de cette sympathique mixture... Original ! Cela a au moins le mérite de ne pas être traumatisant pour les pieds, peut-être un peu plus pour les narines ! Pour nous remettre de ce passage "odorant", nous voici partis pour plusieurs kilomètres ultra roulants entre routes et chemins de campagne. Les sensations commencent à être vraiment bonnes et je parviens à dérouler sans souffrir et reprendre une petite dizaine de concurrents avant d'entamer la première vrai difficulté...

Le soleil parvient enfin à percer et nous laisse admirer les paysages qui nous entourent... Le secteur n'est pas sans rappeler celui pas si lointain de Lumbres et la vallée de l'Aa. 

Après un très court passage au coeur du hameau de Hodicq et quelques traversées de la Course, direction les coteaux ! Avec déjà prêt de 15 km dans les jambes, il devenait plus que temps que le compteur D+ s'affole... Les choses sérieuses commencent vraiment. Les organisateurs ont bien fait les choses puisque c'est sur cette portion difficile que je rattrape les concurrents du 15 km. Voir du monde est finalement un bon moyen de ne pas trop subir. On s'encourage mutuellement, on discute un peu du parcours et de ses pièges... Beaucoup semblent déjà connaître les réjouissances à venir.

Une fois le ravitaillement passé, les ressemblances avec l'Aa, ses coteaux et son trail sont encore plus frappantes : des portions improbables au milieu de pâtures et terrain en friches entrecoupées de portions larges et roulantes. Des grimpettes droit dans la pente suivies de descentes dans les mêmes conditions...
Le sol est, quant à lui, toujours aussi miné. Sur les portions herbeuses je ne parviens jamais à me lâcher, trop concentré sur ce qui se passe sous mes pieds. Les occasions de rentrer à cloche-pied sont trop nombreuses pour moi. La fatigue aidant je commence à me lasser...  Trop stressé, je décide de ne plus prendre le moindre risque et je préfère attendre les portions roulantes pour prendre un peu de vitesse.

Avec ce rythme "entre deux eaux", je me fais désormais passer par les plus pessimistes qui étaient partis sur la défensive et qui se lâche enfin dans les derniers kilomètres et je reprends les trop optimistes partis les armes à la main et qui subissent désormais la débâcle... Un groupe d"'Orange" revient à ma hauteur, j'en profite pour leur emboîter le pas à la faveur de sentiers dégagés. Nous arrivons ensemble sur les dernières difficultés mais adoptons deux styles complètement opposés : quand eux courent dans toutes les conditions, j'opte pour la marche dès que les pourcentages approchent la dizaine et je les recolle à la faveur des descentes... Ce petit jeu durera plusieurs kilomètres jusqu'à ce que je rende finalement les armes à notre retour sur les hauteurs du lieu d'arrivée dans une dernière pâture en dévers encore plus casse-pattes que les autres... 

Cette belle ballade se conclue finalement en 2h57 à la 30e place. A ma grande surprise, le physique a plus que bien tenu sur ces 32 km (petit bonus) et 600 D+, cela rassure un peu pour la suite du programme ! Gus, quant à lui, apparemment moins en forme que sur la Montagne de Reims finit tout de même en 2h48 à la 17e place... On a vu pire !




Le debrief :
Pour une première participation, le constat est plutôt très bon et les organisateurs auraeint mérité plus de participants sur le long. Malheureusement, les conditions météos des dernières semaines auront vraiment rendu certaines portions trop cassantes pour moi. Frustrant !

Les + :
 - très bonne organisation (avant, pendant et après), des bénévoles aux petits soins ;
 - bon balisage (quand on ouvre les yeux ;-) ) ;
 - énormément de portions privées ;
 - très beaux paysages ;
 - des classements affichés très rapidement ;

Les - :
 - un terrain très très cassant (la faute à la météo) par endroit ;
 - un premier 15 km un peu trop roulant.

Encore un grand merci aux organisateurs pour cette belle ballade au coeur de la Vallée de la Course !!

Toutes les photos : ici.

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